Apprendre la langue


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Les relations au sein de notre Eurodistrict à cheval sur l’Allemagne et la France peuvent parfois être mises en difficultés du fait de la barrière de la langue. Pour découvrir, participer, se rencontrer, et construire notre région transfrontalière au côté de nos voisins et amis d’outre Rhin, comprendre l’autre reste essentielle. Pour cela l’apprentissage de la langue apparait être le meilleur moyen pour oser aller vers nos homologues français ou allemands et nouer des liens. Pour partager des moments, des émotions, des pensées, des rires, il est préférable de connaitre la langue de l’autre.

Johann Wolfgang von Goethe l’a déjà écrit : « On ne connaît bien sa langue que lorsqu’on en parle d’autres ». Sur la frontière, cet adage s’applique et doit continuer à vivre. Maîtriser deux langues, c’est d’avoir accès à deux visions du monde, et de ne pas rester enfermé en soi-même, en ses mots. Cette variante germanique se pratique à l’oral mais, pour l’écrit, l’allemand standard est utilisé comme dans l’ensemble des pays germanophones. Le Badois s’exprime à l’oral en Badisch mais écrit en Hochdeutsch comme le Bavarois ou celui qui parle le Platt (Nord de l’Allemagne). La bascule s’explique par la volonté d’être compris de tous et également en raison du vocabulaire utilisé. Les langues régionales, souvent très imagées, plus orientées vers le ressenti que vers les nouvelles technologies, ne peuvent couvrir tous les domaines de la vie moderne.

Les Alsaciens et Badois peuvent dire à la manière de l’astrophysicien suisse polyglotte Zwicky : « Ich spreche mein Glarus-Dialekt in 36 Sprachen » (je parle le dialecte Glarus en 36 langues). En effet, connaitre l’alsacien,le badois, l’allemand et le français donne accès à la compréhension partielle de nombreuses langues : Anglais, Flamand, Norvégien, Suédois, Danois, Yiddish et même quelques mots d’Islandais !

Selon le poète alémanique Johann Peter Hebel (1760-1826), le dialecte la « source secrète de toute langue parvenue à maturité ». Le dialecte témoigne de la permanence des choses. Le poète Hebel, admiré par Goethe ou Tolstoï, écrivait en alémanique. Il a donné ses lettres de noblesse à cette langue parlée dans les pays, à vue du Feldberg. On retrouve la musique alémanique chez Joachim Löw, l’entraineur national de l’équipe de football allemand, originaire de Schönau, près de Lörrach !

Des mots intraduisibles

Heimat

 « J’ai tenté de faire œuvre d’homme. Au-dessus des frontières et des clans. Par-delà le fleuve Rhin. J’ai chanté les paysages, l’eau, les jours et la femme. En paix et en joie. C’est tout ». Nathan Katz, poète alsacien sundgauvien, mulhousien.

Heimat ! En 2004, l’Institut Goethe et le Deutsche Sprachrat l’ont élu comme l’un des mots les plus beaux de la langue allemande. Il n’existe pas d’équivalent en français pour traduire cette émotion du sweet home, du chez-soi, du pays natal, de la petite patrie, l’endroit où on se sent le mieux. La Heimat était devenue ringarde  mais est aujourd’hui, modernisée, urbaine, débattue et marketée par les jeunes générations. La Heimat n’est plus seulement la maison, la langue-culture ou le lieu de naissance mais une quête d’imagination, un motif de d’appropriation en proximité du développement durable, de la protection des ressources naturelles, de la lenteur, de la stabilité dans un monde globalisé, matérialiste. Ce pays « où personne n’est jamais allé : Heimat » écrivait Ernst Bloch, philosophe allemand pour qui, finalement, c’est une utopie. 

Gemütlichkeit

Le partage est un réflexe de convivialité avant d’être un verbe des réseaux sociaux ! Il se retrouve dans ces mots spécifiques à l’art de vivre d’ici. La Gemütlichkeit (chaleur humaine du lieu) et la Gastfreundlichkeit (convivialité-hospitalité) portées par les fêtes et les winstub participent du « bien recevoir » sur le territoire de l’Eurodistrict. Ces deux expressions n’existent pas en français. La langue française s’avère bien trop rationnelle pour traduire ces états d’âmes du cœur et du ventre, cette « sentimentalité du bien-être » disait André Siegfried.

Hopla

« Elle nous répondit par un « hop-là » alsacien qui est un mélange intraduisible en langue classique de « entendu », « c’est ça », « bonne route », « adieu »…écrit Sylvain Tesson dans Chroniques des bords du Rhin en 2017

 

Eurhena vue du rhin

Association Eltern Alsace :

Eltern Alsace est une association de parents d’élèves agréée par l’Education nationale et créée en 1995 par des parents pour encourager et soutenir toutes les initiatives destinées à faciliter l’apprentissage de l’alsacien/allemand.

Vous retrouverez sur le site Internet de Association Eltern Alsace un ensemble d’idées de sorties en Allemagne ou en Suisse, toutes les informations concernant les bourses pour les séjours linguistiques, les informations concernant le dispositif Eurostage ou encore les bon plans transports de notre territoire étendu à la région de Strasbourg et à la Suisse.

(Source : Association Eltern Alsace)

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